Stage chez DB guitares

JOUR PRÉCÉDENT  -   JEUDI  14 MAI  JOUR SUIVANT

visite virtuelle de l'atelier

 

C'est la catastrophe, il pleut, alors qu'on entame une journée très critique pour la beauté de la gratte. J'arrive donc plein d'appréhension ! Mais bon, après le petit café rituel, nous abordons l'atelier.

On libère l'étau qui était occupé hier soir par mon manche et ma nouvelle tête. On enlève les serre joints pour découvrir mon oeuvre.

Difficile de se rendre compte avec un photo en 2D mais je vous assure que ça le fait !

Passons maintenant au résultat de la journée d'hier. Je défais donc les scotchs qui tenait les filets, en prenant bien soin coté table de ne pas arracher les fibres de l'épicéa. L'opération de retirage de scotch se passe bien, j'arrache quelques fibres très très fines, autant dire rien quoi ! donc de ce coté là, rien à signaler.

notez la quantité de scotch retiré !

 

Reste plus qu'à vérifier que tous les filets sont bien collés, qu'il n'y a pas de gourance, ni de décollage intempestif.

Bon, je compte 3 endroits ou les filets n'ont pas bien collé à leurs défonces, dont 2 sur le dos. Je les montre à Dominique qui m'affirme que ce n'est rien , et qu'on les bouchera très facilement avec de la sciure et de la colle au moment opportun.

 

sinon, dan l'ensemble, on peut dire que ça s'est très bien passé et que mon collage est une réussite. Ouf, je suis très soulagé ! je sais maintenant, que ma guitare sera belle !

 

Il faut à présent retirer toutes les traces de colles, mettre à la bonne hauteur les filets qui dépassent.

On fait cela avec un racloir. Malgré son aspect rudimentaire, cet outil est assez efficace et assez facile d'utilisation, une fois domptée la période de crainte et de stress. on fait donc les 2 faces et les éclisses.

 

NB : on a remis la guitare dans son moule, mais c'est juste pour pouvoir la tenir en place avec un serre joint

On s'attaque maintenant au manche de la guitare, sachant que l'objectif de la journée est de coller le manche.

A l'aide d'un gabarit, on détermine et on trace le renversement du manche. ceci nous permet de tailler le talon.

Le talon est découpé à la scie à ruban, affiné au lapidaire.

On trace ensuite le centre de la table, on positionne le manche où il devrait être, avec un long reglet on vérifie que tout le monde est bien en place, que toutes les lignes de centre de la table et du manche sont bien parfaitement alignées.

On peut donc tracer et défoncer les mortaises dans le contre talon ainsi que dans le talon. C'est Dominique qui le fait aussi, car je me sent un peu fébrile avec une défonceuse soit en l'air, soit sur mes genoux.

NB : Lorsque Dominique défonce le contre talon, les odeurs de taille du CEDRO qui constitue le contre talon emplissent la pièce de nuances sucrées et épicées fort agréables.

     

Je peux donc m'atteler maintenant à la taille du talon. Vu qu'il va être collé contre la caisse, il faut le finir car une fois collé, son accès et donc la possibilité de la reprendre sera limité. On décide de quels filets et quels plaquage le recouvriront. Dominique me réduit donc le cul du talon au lapidaire et PAF, l'erreur du jour arrive. Pour réaliser l'angle de renversement du manche, on avait bougé la table du lapidaire, ce qui fait qu'elle n'était plus perpendiculaire au lapidaire. Donc en affinant le talon, Dominique en a ruiné sa perpendicularité ! Mais attention, on ne parle pas de son inclinaison par rapport à la caisse, mais de la face visible du talon. Ce qui aura pour conséquence que mon talon ne sera pas rectangulaire, mais plutôt un quadrilatère irrégulier donc un des coté fera 2 mm de moins ... Peanuts quoi ! J'arrive à convaincre Dominique que personne ne verra jamais ce défaut, il en convient mais ça le conforte dans son idée d'hier, qu'il est responsable de pas mal des petits loupés de ma gratte.

Je peux donc reprendre la taille du talon, à la râpe grosse et fine, au papier de verre.

 

A noter le profil particulier da talon à l'endroit du pan coupé !

On réalise le tenon  bien ajusté dans la mortaise dans une chute d'acajou, on l'encolle généreusement, et on le met en place dans le manche.

  

Il nous manque un filet a poser dans le contre talon, on s'attèle donc à le préparer, sous le manche au niveau du pan coupé, on ne le collera qu'après avoir fixé le manche.

On prépare les filets qui orneront le tour la tête ... (une folie)

On va rester simple, un seul filet noir-blanc-noir- érable ondé. Dominique fait les défonces nécessaires pour recevoir nos filets. 

 

Mais bon, il faut d'abord les courber au profil de la tête, après avoir savamment pensé à comment les agencer pour plus de facilité. Seul la courbure du filet ornant le petit rond du haut a été délicate, les autres se sont relativement bien déroulées. On colle le plus chiant à la cyanolit, et les autres à la Titebond qu'on maintient avec du scotch !

Il ne nous reste plus qu'à coller le manche sur la caisse, afin de le laisser sécher toute la nuit, pour pouvoir le manipuler dès demain matin, y coller la touche et tutti quanti !

au revoir et à demain ma belle !

 

BILAN : Encore une fois, le mauvais temps a faillit nous déstabiliser mais non. Je suis très content d'aujourd'hui car ma gratte ressemble enfin a une guitare avec son manche ! Demain avec sa touche, l'illusion n'en sera que mieux. Je suis aussi super content de la tête que j'ai intégralement imaginé (je parle de la décoration) et Dominique aussi, tant mieux.